Salut à tous, le Praia c'est moi
Mes 26 mètres en bois résineux à été construit en 1927 au Portugal.
Conçu pour le fret de sel à Alcochete jusqu'en 1975.
Voilier de charge à fond "plat", mes 62 tonnes de bois résineux ont étés conçus pour transporter une cargaison de 70 tonnes.
Ce qui fait de moi un navire fonctionnant mieux sous voiles quand mes cales se voient remplies.
On m'a équipé d'un moteur diesel en 1965 et j'ai travaillé jusqu'à la révolution des "œillets" (chute de la dictature salazariste qui dominait le Portugal depuis 1933) pour un propriétaire de marais salant.
Les normes Européennes du moment me vouent alors comme tant d'autres navires à la destruction dans les années 80...
Sauvé de peu par un Français en 1984, j'ai été ramené en France jusqu'à Argelès.
Et alors équipé de son moteur actuel; un Baudouin 6 cylindres en ligne développant une puissance de 180cv à 1500 tours/min,
Avec lequel j'ai ensuite fait du transport touristique sur la côte méditerranéenne.
Une fois, on est parti pour une petite navigation touristique; je suis resté attendre mes marins au mouillage devant Collioure pendant qu'ils déjeunaient à terre. Sauf que, à leur retour, j'ai eue la bougeotte, tellement qu'ils m'ont retrouvé posé sur la plage!!! Par chance je n'ai pas rencontré de roches dans ma ballade en solitaire. Ma coque à fond plat est prévue pour "beacher" et m'a permis de repartir.
Mon allure me fera également apparaître en 1989 dans un film de Romain Goupil intitulé Maman dont Anémone en est actrice.
J'ai été saisi faute de propriétaire. Mais j'ai réussi encore à rebondir pour échapper au désarment, à la destruction...
J'ai été racheté plus tard par une association aidant des personnes à soucis d'addictions, mais alors que le Charpentier de marine opère sur ma charpente, il y découvre une cargaison secrète de 30kg...
Repris en 2002 pour me reconvertir en musée maritime itinérant. 12 mois de chantier incluant la réfection du gréement en 2004.
J'ai aussi participé à une régate de navires de l'ancien temps. Remportant le premier prix. Les organisateurs, perplexes de me voir filer à 15 nœuds son monté à bord pour vérifier si mon moteur avait été démarré, pas de chaleur (moteur non démarré) ; je suis repartit avec son titre bien mérité !
Changement de propriétaire alors que je m'ennuyait quelques années au quai de la république à Sète. La découverte de mon statut saisi entraîna médiatisation et de nouveau, je su rebondir.
Il aura fallu une restauration de 50 mois réalisée grâce au chantier Bernadou à Canet en Roussillon. Chantier qui me restaure depuis son arrivée en France.
Est constaté durant le chantier que mon métier de transport de sel est ce qui m' à permis de traverser tant d'années. Toutes les pièces ayant travaillées au transport de sel en sont encore aujourd'hui imbibées et en bonne santé alors que certaines pièces au mêmes endroits furent changées.
Je suis aujourd'hui proposé via une association pour mettre en valeur 62 tonnes de prestance et d'histoires...
En avril 2018, j'ai pu recroiser mon frère, Albarquel, qui à été construit sur le même chantier Portugais. Nos évolutions et comparaisons (autant sur la structure que sur les transformations au fils du temps) sont très intéressantes.
Il m'a rejoint sur l'étang de Thau le temps d'une après midi avant de repartir sur Marseille.
Remerciements au chantier Bernadou qui entretien ce navire en famille depuis son arrivée en France (années 80) et grâce à qui cette aventure à pu exister!!!
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